DIS-MOI

DIS-MOI

 

Dis-moi que ça passera

Comme le ciel

Comme la fuite rapide

Dis-moi que cela s’évanouira

Le tremblement des membranes d’un autoportrait

En dubitation

Dis-moi, sans condescendance,

Qu’il y a eu du gaspillage

Chaque jour

Sûrement

Dis-le moi,

Que j’ai eu tort de croire que je puisse vivre sur le toit du monde

Distraite

Paralysée, ensuite, de ne rien posséder

Quand je dis rien – j’entends récursivité,

Le gong tonne

Écriture épaisse

Certitude mince

Sans foi

Sans chair

Dis-le moi,

Plutôt le matin

Là où tout chavire

Dis-moi que le passé va finir par passer

Dis-moi qu’il est possible d’appartenir

À une confrérie des ondes

À une caresse

Dépourvue des effrois

De ne plus savoir ce qui m’attend.

 

Mladenka Perroton, 11 octobre 2022