Où ça a commencé ?
Je devais avoir quatorze ans, nous travaillons dans ma classe le poème de Rudyard Kipling « Si… ».
Souffle coupé, cœur battant, je suis imprégnée par la puissance de ce « concentré des mots ». Une fois le cours fini, je m’en vais dans une papeterie et m’achète une grande feuille de papier blanc, j’y écris, à la main, ce poème qui m’a tant émue et l’accroche au mur de ma chambre où il restera un ou deux ans.
Plus tard, je vais aimer par-ci, par-là, des poèmes de quelques poètes de mon pays, sans jamais chercher à provoquer une véritable rencontre poétique. Bizarrement, je devais penser que le sentiment fort éprouvé une fois, n’est qu’un hasard associé au seul poème de Rudyard Kipling.
Ce n’est que des années plus tard, à Genève, ma ville d’adoption après la guerre en Yougoslavie, que je commence à écrire des poèmes, et à en lire une quantité impressionnante, comme si pour rattraper le temps perdu.
Je comprends au fil de mes lectures et de cette absorption des strophes, que les mots de poésie sont une rencontre de l’âme et de l’être, que mes errances (le titre de mon premier recueil) ont un lien invisible: celui de la joie des vocables.
Je réalise aussi que chaque contact avec la poésie est un dialogue avec une dimension plus large que mon existence simple et terrestre, que l’étendue des mots délicats est un sol extravagant, illimité, universel, ininterrompu, sans compromis.
J’ai envie, par ce blog, de vous offrir ce voyage magique, comme une halte faite de quiétude, un berceau terrestre crée de beauté et de consolation, un refuge où flâner dans le jardin fait des lettres et d’harmonie.
Les poèmes sélectionnés ici sont inspirés par des émotions universelles, des expériences que nous avons en commun : de joie, de perte, de souffrance, de désillusion, d'émerveillement.
« L’unicité a à voir avec l’universalité » dit François Cheng. Un poème ne saurait vivre seul, il vit par le partage.
Bienvenus dans mon blog.
Bien à vous,
Mladenka Perroton-Brekalo